Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Les chroniques polars et bédé        de Claude Le Nocher - ABC POLAR

1850 chroniques - faites défiler la page - ou cliquez sur l'initale du nom de l'auteur recherché

Marie Devois : Van Gogh et ses juges (Biro & Cohen Éd., 2011)

11-DEVOISUne série de meurtres à l’arme blanche vise des magistrats autour de Paris. Un sixième crime vient d’être commis à Nanterre. Comme pour les précédents, on trouve près du cadavre un sachet contenant des éclats de peinture. C’est le seul indice relatif dont dispose la police. La victime n’avait pas de lien apparent avec les autres magistrats assassinés. Ce substitut n’avait pas été menacé non plus. Il a été attaqué par surprise, sans témoin. C’est Fred Andersen, policier au 36 surnommé Le Danois, qui enquête sur cette suite meurtrière. Le géant blond se sentait tout petit devant ce type qui rôdait dans l’ombre. Il leva la tête, passa une main dans ses cheveux coupés en brosse comme pour masser ce crâne sous la calotte duquel son cerveau bouillonnait. Malgré tous les recoupements et hypothèses, Fred Andersen n’entrevoit encore aucune piste sérieuse. Il pourrait aussi bien s’agir d’un flic obtus ou d’un gendarme se vengeant d’un magistrat.

Le juge Maxime Frot est bien content d’obtenir enfin un poste important à Paris. Il quittera sans regrets le tribunal de Vannes (Morbihan). Une nomination qu’il va fêter au restaurant avec son ami médecin Ronan. Alors qu’il regagne son domicile, Maxime Frot est mortellement agressé dans la rue. Ne doutant pas qu’il s’agisse de la même série, Fred Andersen se déplace en Bretagne. Frot n’a pas eu le temps de réaliser ce qui se passait avant de mourir, selon le légiste. Aucun témoin solide ayant vu qui que ce soit surveillant le juge. Pas même dans cette librairie BD fréquentée par Frot et son ami Ronan. Tandis que Fred Andersen regagne Paris, un courrier posté à Vannes a été adressé à la PJ. Le colis contient le couteau de combat ayant servi à tuer les magistrats. La police vannetaise recueille le témoignage du gamin qui a expédié le paquet. C’est une femme âgée qui le lui a confié pour le poster. Ou, peut-être, un homme déguisé.

Maëlle Aubier a été kidnappée chez elle, à Auvers-sur-Oise. Policière experte dans les trafics d’œuvres d’art, encore jeune, elle venait de prendre sa retraite. Maëlle ne tarde pas à identifier son ravisseur, ni à imaginer les raisons de sa séquestration. Elle ne court peut-être pas un danger mortel, même si l’homme est celui qui a supprimé les sept juges. Son voisin policier municipal finit par s’inquiéter. C’est ainsi qu’on découvre finalement la disparition de Maëlle Aubier. L’enlèvement d’une policière provoque le branle-bas dans les services d’enquête. Proche de Maëlle, Fred Andersen est particulièrement touché. Quand le criminel adresse des messages à la police, on comprend qu’il attend d’être écouté. Fred apprend que Maëlle menait ses propres investigations autour de Van Gogh…

Ayant déjà publié quatre polars, Marie Devois n’est donc pas une néophyte. Ce cinquième titre s’inscrit dans un univers qu’elle connaît bien, le monde de la Justice. D’ailleurs, elle évoque en filigrane l’activité des magistrats au quotidien, autant que les procédures liées aux affaires criminelles. Sans doute avons-nous ici un policier menant l’enquête. Héros plutôt solitaire, sûrement parce qu’il fut abandonné dès sa naissance. Pourtant l’ambiance est aussi proche du roman noir, par son côté sociétal. L’assassin et ravisseur, dont nous connaissons bientôt l’identité, commet des crimes pour démontrer quelque chose. La précision des lieux contribue à la véracité du récit, l’auteure fréquentant les villes et régions qu’elle décrit. La traque de l’assassin et ses mystérieuses motivations nous entraînent dans un suspense de très belle qualité.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :