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Les chroniques polars et bédé        de Claude Le Nocher - ABC POLAR

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Pierre Willi : Le monstre d’Arras (Ravet-Anceau, 2008)

08-WILLIDimanche 17 mai, journée ordinaire au lotissement Malvaux, à Arras. Mais la petite Virginie, 8 ans, disparaît. On retrouve son cadavre mutilé dans le proche secteur marécageux du Polygone. Mal adapté à la région, le commissaire sudiste Tomasini est chargé de l’affaire. Antoinette Lizarieta, la médecin de garde du quartier, n’a rien remarqué de suspect. Par contre, un couple de voisins dit avoir vu une voiture bleue qui serait passée deux fois. Une gamine blonde, comme Virginie, se trouvait à bord au premier passage, mais pas au second. Il est probable que ce soit ce véhicule qui ait renversé et blessé un cycliste ivre.

Tomasini et son adjoint Wojniak soupçonnent vite Jean Maurtin, d’autant qu’on retrouve la médaille de Virginie dans sa voiture bleue. Maurtin affirme ne pas avoir utilisé son véhicule ce jour-là, pour se rendre à son bureau afin de terminer un projet. Il n’a pas d’alibi vérifiable. Malgré les interrogatoires de police et la confirmation par le couple de témoins, Maurtin s’obstine à nier. Chez lui, on trouve des vêtements salis et des photos d’enfants, dont celle de Virginie. Finissant par craquer, Maurtin passe aux aveux. Son épouse et, surtout, son fils Nicolas sont sous le choc. Adolescent un peu solitaire, Nicolas vit très mal la situation.

L’avocat Gilles Demol et son ami Émile Nource s’intéressent au cas de celui que les médias baptisent « Le monstre d’Arras ». Il faudrait retrouver des indices capitaux, la couverture beige et le couteau qui ont servi à l’assassin. La reconstitution judiciaire avec Maurtin apparaît peu probante à l’avocat - qui sent son client innocent, alors qu’il préfèrerait défendre un vrai monstre. Accusateur, le rapport des psys sur Maurtin ne prouve rien. Laissant des aveux écrits, Nicolas disparaît. Le policier Tomasini n’est pas plus convaincu que l’avocat de la crédibilité des aveux de l’adolescent. Il faut le retrouver, avant que ça ne s’ébruite.

Planqué, Nicolas culpabilise. Ce dimanche-là, il a emprunté la voiture de son père, pour une sortie avec ses amis Sophie et Olivier. Ils ont causé l’accident du cycliste, l’ont cru mort. De retour chez lui, Nicolas tente de se suicider, mais est sauvé in extremis. Émile, l’ami de l’avocat, retourne chez les parents de Virginie, afin d’établir ce que fit vraiment la gamine ce jour-là. En suivant son chat, elle arriva chez la docteur Lizarieta. Deux Basques recherchés s’y cachaient et la tuèrent. Le médecin les débarrassa du cadavre. Quand la police intervient, les Basques fuient et périssent dans un accident mortel…

Pierre Willi concocte ici un excellent roman d’enquête, maîtrisé, réellement passionnant. La police désigne trop rapidement son coupable dans une affaire qui frappe l’opinion. « Chacun se constituait juge et partie civile. Des verdicts définitifs tombaient. Justice de trottoir ou justice de bistrot, devant les téléviseurs ou dans les cages d’escalier, c’était tout un pays qui condamnait. » Tandis que le duo de policiers se fourvoie, le doute reste entier. La logique personnelle de l’avocat, et les méthodes singulières de son ami qui s’improvise détective, sont assez savoureuses. Le profil de Nicolas, ado perturbé, est fort convaincant. L’intrigue nous captive jusqu’au dénouement. Une belle réussite...

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