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17 Juin 2010
Ex-professeur, divorcé, Eric Assemond s’est improvisé brocanteur. Il vit dans une certaine précarité, mais se veut optimiste. Le lot qu’il a acheté au nommé Ponsil l’inquiète un peu, car le vendeur ne lui a pas semblé clair. De même, il s’interroge sur la visite à son dépôt d’un homme se disant collectionneur de vieux papiers. Dans le lot Ponsil, Eric est intrigué par une lettre de 1973. Peu après, un incendie ravage le dépôt d’Eric. Si la police s’intéresse peu au sinistre, le brocanteur se sent suspecté pour avoir récemment rencontré Frédéric Ponsil.
Candidat aux prochaines élections pour le Front National, l’avocat Yves Coukri est soucieux. Il a de bonnes chances de gagner, mais quelqu’un menace de révéler un épisode de son passé. Aidé de comparses, Coukri a déjà commencé à réagir. Surtout, il voudrait récupérer une lettre pouvant le compromettre… Grâce à son ami prof Lizard Sallibert, Eric peut espérer remonter la pente. Même si leurs retrouvailles, dans les circonstances présentes, lui semblent aussi curieuses que le comportement de son ami. Eric a décrypté la lettre de 1973, identifiant son auteur : Yves Coukri.
Malgré la trahison d’un collègue et l’hostilité de la commissaire, l’enquête du capitaine Gérald Séverine progresse. Nadège Ponsil fut une DRH sans pitié. La vengeance d’une personne licenciée par elle n’est pas exclue. Une affaire datant du début des années 1970 permet au policier de faire le lien entre Nadège Ponsil, Yves Coukri et un 3e homme, Pensecot. Ce dernier se cache sous le pseudo de Lizard Sallibert, semble-t-il. Il a disparu, alors que Coukri vient d’être assassiné. Le brocanteur n’était pas loin du crime, lui non plus. Le capitaine Séverine a été mal renseigné par le principal-adjoint du collège. Il finit par retrouver le coupable, qui voulait effacer toute trace de l’épisode chilien vécu en 1973…
Ressemblant à « un épagneul breton sous la pluie, un épagneul triste et tenace », le capitaine Séverine traite une affaire à connotation politique. De la prise du pouvoir par Pinochet aux thèses sécuritaires et xénophobes, les adversaires de la démocratie sont toujours présents. Tolérant et obstiné, le policier n’est pas de ces renégats prêts à classer le dossier. Les méandres de ses investigations le conduisent par des chemins détournés jusqu’à la vérité. Cela favorise un bon suspense quant au rôle de chacun. L’élément souriant est apporté par le personnage d’Eric, le brocanteur, poissard impliqué dans des embrouilles qui le dépassent. Ce roman d’enquête au contexte particulier est très réussi.