Dominique Sylvain : Vox (Viviane Hamy, 2000)

Une animatrice de radio est la nouvelle victime du tueur en série appelé Vox. Celui-ci semble obsédé par la voix des femmes dont il met en scène la mort. C’est le commandant Alex Bruce, de la Criminelle, qui lui a attribué ce surnom. Depuis, à chaque meurtre, Vox défie le policier, qui s’interroge sur ses motivations. Bruce n’aime pas le méprisant psy Sagnac. Ce dernier propose qu’une femme policier serve d’appât, et choisit Martine Lewine. Se joignant à l’équipe de Bruce, elle montre un comportement calme et sobre. Pourtant, ayant subi cinq ans plus tôt un traumatisant kidnapping, elle n’est peut-être pas idéale pour le rôle qu’on attend d’elle. Mais, sportive et tireuse d’élite, elle rêvait d’entrer à la Criminelle.

Amant occasionnel de l’animatrice radio, le comédien Julien Kassidy est d’autant plus suspect qu’il sait maquiller sa voix. Maïté Joigny, la productrice radio, apparaît plus névrosée que psychopathe. Quant au journaliste Fred Guedj, c’est un ami de Bruce. Ils ont vécu avec la même femme, Tessa. Le policier le met sous surveillance, car ses réactions lorsqu’il est ivre sont inquiétantes.

S’informant sur la cybernétique, Bruce comprend que Vox a été en partie influencé par un roman, Idoru, histoire de la création d’une femme virtuelle. Il soupçonne aussi le steward qui est l’amant masochiste de Martine Lewine. D’autant que Vox fait une nouvelle victime, hôtesse de l’air. Revenue sur le lieu de son kidnapping, Martine pense qu’il existe un lien entre les deux affaires. Quand Martine disparaît, on peut craindre qu’elle ait été carbonisée avec son amant dans une voiture. Ayant appris que Vox pouvait être un ancien bègue contrôlant sa voix, Bruce enquête sur le comédien suspect...

La psychologie du tueur est un élément capital pour qu’un thriller soit crédible. Ici, non seulement le portrait est réussi, mais il joue un véritable (double) rôle dans l’histoire. Les principaux enquêteurs, aux vies tourmentées, sont tout aussi convaincants. Dans le suspense comme dans l’action, la construction du récit démontre une très belle maîtrise. Un très bon roman !