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Les chroniques polars et bédé        de Claude Le Nocher - ABC POLAR

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Micky Papoz : Au seuil de l’Enfer (Rivière Blanche, 2011)

11-PAPOZ"L’autre côté des miroirs" - Pascale et Marek vivotent dans une cité de banlieue avec leurs filles Barbara, dix-sept ans, et Monika, dix ans. Endettés, ils ont peu de perspectives d’améliorer leur situation. Hériter de la propriété de la tante Émilienne, du côté d’Avallon dans l’Yonne, peut être une nouvelle chance pour eux. Pascale ne garde que de mauvais souvenirs de cette tante qui l’éleva en partie, qui l’exploita durant quelques années. Marek est aussi assez réticent, car il n’eut pas de bons rapports avec la défunte. Pourtant, le couple et ses filles décident de partir s’installer dans l’Yonne. Puisqu’Émilienne n’est plus, autant que sa maison les aide à se créer une vie plus heureuse. Tandis que la famille arrive sur les lieux, les parents rappellent aux filles qu’elles ne doivent pas aller à la cave. Un dangereux puits y est à découvert. Pascale et Marek doivent repartir jusqu’au lendemain soir, afin de poursuivre le déménagement.

Étant l’aînée, Barbara se charge de s’occuper de sa sœur. La jeune fille se sent vite à l’aise ici. À travers de sombres visions, elle s’identifie bientôt à la cruelle tante Émilienne. Bien qu’il soit interdit de s’approcher du puit, toutes deux s’y risquent. Monika recueille un chaton pour la nuit. Barbara doit s’en débarrasser quand, au petit matin, elle le retrouve mort. Si l’esprit de la défunte tante l’habite de plus en plus, Monika n’en pas en reste. Elle, c’est l’âme de leur grand-mère Claire qui vient la hanter. Claire, mère de Pascale, mourut peu après la naissance de sa fille. Un vagabond de passage vient proposer ses services, du jardinage contre un abri. Barbara ne va pas tarder à s’en prendre à lui. Les relations entre les deux sœurs vont se dégrader. Leurs parents sont revenus, mais rien ne dit que les choses reprennent un cours parfaitement normal…

"Teratos" - Dans un village des Cévennes, c’est une maison maudite qu’on nomme L’Infèr du Drac. Cette masure est l’objet de légendes démoniaques. Une famille venue d’ailleurs s’y est installée, les Oarga. Après le décès de sa compagne Catalina, Josip Oarga continue à s’occuper de ses enfants. Dimitri est un beau jeune homme à l’air timide, restant soumis à l’autorité paternelle. Sa sœur Lavinia est une séduisante brune de dix-huit ans. Ils fréquentent peu les villageois, mais le père et le fils sont de bons bûcherons, des ouvriers costauds et fiers.

Le trio vit plus que modestement, Josip n’ayant jamais mis le moindre argent de côté. Car il abuse depuis longtemps de l’alcool, de la gnole. Ce qui le rend sans doute encore plus dur, même envers ses proches. La nuit, on l’entend parfois hurler de loin. Ces clameurs aiguës font penser aux lamentations stridentes des damnés croupissant en enfer. La douleur d’avoir perdu sa femme s’ajoutant aux effets de l’alcool, sans doute. Pourtant, le voisinage imagine quelque appel diabolique. Le père Pierre-Thomas, curé local, va essayer d’amadouer Josip et de comprendre. Pétrie de légendes, la population supporte mal ce comportement. La situation risque de bientôt prendre une tournure criminelle…

Micky Papoz a publié un grand nombre de nouvelles dans divers magazines et revues, ainsi qu’un ouvrage consacré au romancier Jean-Pierre Ferrière. Sous le titre Au seuil de l’Enfer, elle nous propose deux romans d’une centaine de pages chacun. Des histoires de la catégorie Fantastique, dont les ambiances différentes apparaissent pourtant complémentaires. Nous avons là deux inquiétantes maisons maléfiques. Dans le premier texte, elle semble agir sur un souvenir familial douloureux; dans le second, c’est l’ensemble du village qui finalement est concerné. Sans chercher à créer un peur monstrueuse, Micky Papoz entretient avec une belle subtilité un climat oppressant. Cette narration souple et fluide constitue un des meilleurs atouts de ces romans. Si, par nature, les personnages sont typés, ils restent crédible puisque la caricature n’est pas chargée. On se laisse volontiers envoûter par ces histoires fort étranges.

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