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Les chroniques polars et bédé        de Claude Le Nocher - ABC POLAR

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Loustal-Götting : Pigalle 62.27 (Casterman, 2012)

 

12-Loustal-GottingLe jeune Antoine Perchaux découvre Paris, dans les années 1950. Pour quelquun qui a passé sa vie à Auxerre, Paris est une sorte d’enfer gris. Tout va trop vite. Ce provincial essaie de s’y acclimater au plus tôt, marchant dans les rues, évitant d’abord le métro. Antoine n’est pas venu dans la capitale sans raison. Son père s’est suicidé, ruiné par un certain Robert Mondcamp, qu’il désigne dans une lettre d’adieu à son fils. Antoine a bien l’intention de venger son père, en poignardant l’escroc en question. Retrouver Mondcamp à Pigalle n’est guère difficile, grâce à son numéro de téléphone. Muni de son adresse, il pourrait tout simplement le surprendre à son domicile. Mais le jeune homme préfère l’observer avant. Dans le quartier, Mondcamp semble connu de tous. C’est à l’académie de billard où sa cible à ses habitudes qu’Antoine s’arrange pour prendre contact. Tout en espérant que ses saignements de nez d’émotif ne trahiront pas son trouble.

Mondcamp sympathise bientôt avec Antoine. Il a besoin de jeunes débrouillards tel que lui pour ses arnaques en tous genres. À tout moment, Antoine craint que Mondcamp découvre sa véritable identité. Le jeune homme trouve sa place dans le monde interlope nocturne de Pigalle. Il devient ami avec Betty, un transsexuel qui se produit dans les boîtes de nuit du quartier. Mais c’est une jeune fille au manteau jaune, Caroline, dont il tombe vite amoureux. Parmi les combines mises au point par Mondcamp, Antoine attire les demoiselles pas trop farouches afin de faire des photos coquines. Une autre s’avère plus fructueuse, quand il s’agit de vendre des faux visons à des dames trop crédules. Ou bien, le coup de la pendule ancienne, qui rapporte pas mal de bénéfice aussi. Antoine prend-il goût à cette vie, à ces escroqueries bien payées ? En tout cas, il se sent maintenant incapable d’assassiner Mondcamp, comme il l’avait projeté…

Jean-Claude Götting au scénario et Loustal pour les dessins s’inspirent de l’esprit des polars français de l’après-guerre. Dans cette histoire, ce ne sont certes pas des truands de grande envergure qui sont mis en scène. Pas de braquage violent, mais ces multiples arnaques dont vivait alors toute une faune de petits caïds et de voyous sans scrupules. Le visage du Paris de l’époque est fort éloigné de celui que nous connaissons, ce que le graphisme de Loustal rend de belle manière. Inutile de vanter la qualité de son trait, parfois simplifié, parfois plus précis, toujours dans le ton du scénario. Par nature, celui-ci utilise quelques clichés, nostalgie oblige, mais reste solide et bien construit. Une excellente bédé polar à suspense.

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