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Les chroniques polars et bédé        de Claude Le Nocher - ABC POLAR

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Michel Quint : La dernière récré (Fleuve Noir, 1984)

 

12-QUINT-1984Marié à Martine, Roger Garnier est instituteur à Sorgues-les-Vignes, une bourgade 3750 habitants, non loin d’Avignon. Son beau-frère est le brigadier-chef Griselin, de la gendarmerie locale. En cette fin juin, un terrible accident se produit au cœur de Sorgues, quasiment sous les yeux d’Ambroise, devant son Café des Platanes. Une Daimler 1958 a mortellement heurté Martine Garnier et son bébé. Plus tard, le docteur Faber ne pourra que constater leurs décès. On pense que le chauffard s’est enfui à bord d’un autre véhicule, une BMW. Des barrages ont été dressés à l’entour. La police va être alertée, mais aussi la DST. En ces temps où les attentats politiques sont nombreux, on ne peut rien négliger. Le gendarme Paul Griselin soupçonne le GALP, Groupe Armé de Libération de la Provence.

En réalité, le coupable est un apprenti garagiste et prostitué homosexuel âgé de dix-neuf ans, Étienne Ribot. Paniqué, il a erré puis s’est réfugié dans une maison de Sorgues, celle de la famille Garnier. Roger ne tarde pas à rentrer chez lui, et maîtrise vite le jeune homme. Il veut comprendre ce qui s’est passé. À partir de maintenant, ta vie et ton sort dépendent de moi. Tu vas faire tes devoirs et les rendre. Jamais un de mes élèves ne s’est plaint d’avoir été puni injustement. D’abord, la rédac : ta vie, ton œuvre… menace Garnier. En découvrant certains documents, l’instituteur réalise que le passé de Martine n’était pas si clair. Marie-Josée, l’amie fleuriste de son épouse, est prête à lui apporter du réconfort, mais le nouveau veuf n’éprouve guère d’attirance envers elle.

Tandis que Griselin associe le maire de Sorgues à ses combines pour masquer la vérité, deux flics du SRPJ d’Avignon débarquent pour enquêter. Louis Guillemin et Dante Guarducci émettent de forts doutes sur la version meurtrière imaginée par Griselin. Le mobile ? Rancœurs de village, intérêts financiers, histoires de cul… Possible. On nous laisse dans la merde, eh bien, mon vieux, on va la remuer. J’ai pas envie d’être cocu. Le duo interroge l’instituteur dans l’école, vide pendant les vacances qui débutent. Par ailleurs, on leur parle d’un projet de camping, abandonné à cause de Roger Garnier et Martine. Outre le bistrotier Ambroise et Marie-Josée, les deux flics questionnent à Nyons la propriétaire de la Daimler. Avant de s’intéresser au garagiste Bérard, qui leur donne le nom d’Étienne. Ce dernier reste protégé par l’instit. L’affaire évolue quand, le jour de l’enterrement de Martine et du bébé, le docteur Faber est abattu par une femme…

Sur une intrigue très bien construite, la narration est rythmée, nous offrant une belle suite de péripéties. On comprend aisément que cette petite ville provençale cache quelques secrets inavouables. Le duo de policiers mène une habile enquête, tandis que la vie des protagonistes reste perturbée par les suites de l’accident, qui a ouvert la boite de Pandore. Notons un petit hommage à Charles Humez, nordiste comme l’auteur. Un polar déjà très maîtrisé, hélas jamais réédité, qui ne manque pas de noirceur.

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